Portraits de membres

Découvrez des portraits inspirants de nos membres, mettant en avant les solutions québécoises qui accompagnent la transition et l’adaptation des acteurs de la chaîne bioalimentaire face aux enjeux actuels.

 

Alliance Solutions : des robots qui assemblent, trient et emballent

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La plupart des entreprises agricoles québécoises ne sont pas encore arrivées à l’ère de l’automatisation et de la robotisation. Mais certains, comme Yanick St-Yves, copropriétaire et directeur du développement chez Alliance Solutions, croient que ces innovations technologiques devront inévitablement être mises en place par les agriculteurs dans les prochaines années pour améliorer leur productivité. C’est pourquoi son entreprise a décidé de surfer sur cette imminente vague de changement et leur propose depuis 2020 diversessolutions automatisées personnalisées, de la conception à l’implantation et l’entretien.  

« Notre plus grand défi est de changer la mentalité du milieu agricole pour qu’il arrête de voir l’automatisation et la robotisation comme un plan B. Le plus grand frein auquel on fait face est le recours aux travailleurs étrangers, qui coûtent moins cher et qui sont en bassin infini », lance-t-il.

La quinzaine d’employés d’Alliance Solutions, qui sont en grande majorité des ingénieurs, travaillent donc depuis cinq ans à faire entrer plus de technologie dans la vie des agriculteurs, entre autres en «déboguant» de vieilles machines ou en assemblant certains équipements pour les rendre compatibles.

Mais l’équipe tente également de proposer de nouveaux produits. Après avoir essayé de développer une récolteuse de petits fruits, puis avoir décidé de mettre cette idée de côté, Alliance Solutions est presque à l’étape de commercialisation d’un «robot collaborateur» qui permet d’assembler des boîtes.

«Développer une récolteuse était une bouchée trop grosse car ça nécessite vraiment beaucoup d’argent pour la recherche et la construction de prototypes, de l’argent que seule une multinationale peut avoir. On a donc décidé de plutôt se spécialiser dans la fin de ligne, comme le nettoyage, le triage et l’emballage des fruits et légumes », explique M. St-Yves.

Le robot que propose Alliance Solutions «travaille à vitesse humaine», au rythme d’assemblage de 7 à 8 boîtes par minute. Il est qualifié de collaborateur car, au contraire de son pendant industriel, il est plus petit et n’est pas entouré d’une cage pour éviter les accidents. «Il bouge lentement et est muni de scanners de sécurité qui arrêtent le robot en cas de danger pour quelqu’un», indique Yanick St-Yves.

Le robot assembleur de boîte sera testé sous peu chez un client, pendant une dizaine de semaine, pour le voir fonctionner en « milieu de production réel». Deux ingénieurs vont noter tous ses bobos pour le perfectionner. Ce sera ensuite l’étape de la mise en marché. 

Alliance Solutions n’a pas l’intention d’en rester là. L’entreprise vise à construire plusieurs autres machines utilisant des robots collaborateurs, qui permettraient, à terme, de les laisser s’occuper de toute la fin de ligne visant la vente des produits de la ferme : nettoyage, remplissage, encapsulage, étiquetage, emballage, empaquetage, palettisation...

« Bâtir une machine coûte beaucoup d’argent. On va y aller une station à la fois. Mais mon rêve pour les producteurs est qu’après la récolte, ils puissent mettre leurs concombres dans un convoyeur et que le reste se fait tout seul», révèle le directeur du développement d’Alliance Solutions.

 

Pourquoi une machine plutôt qu’une personne?

Pour Yanick St-Yves, il n’y a que des avantages à remplacer certains employés par de la technologie. «Ces robots permettent d’améliorer la cadence et la productivité des opérations. Mais ils favorisent également la rétention des employés, en les libérant des tâches répétitives, sales ou dangereuses pour plutôt faire du travail qui demande du jugement », dit-il.

Par ailleurs, le prix de cette technologie a baissé depuis les 15 dernières années. « Il y a 15 ans, le type de robot que nous fabriquons coûtait presque 200 000$ à l’achat. Maintenant c’est plus près de 100 000$. Mais on n’est pas obligés de payer pour eux chaque année des charges sociales au gouvernement. Ils ne développent pas de problèmes musculo-squelettiques, ne tombent pas malades et sont présents sans problème les fins de semaine», argumente-t-il.

Il assure également que ces machines sont très fiables, qu’elles brisent rarement et qu’elles nécessitent peu de maintenance. Et si jamais un problème survenait, le fournisseur de pièce d’Alliance Solutions, Kinova, est situé à Boisbriand, sur la Rive-Nord de Montréal. Les réparations peuvent donc se faire rapidement.

 

Démystifier les innovations technologiques

Bien que la Zone Agtech couvre l’ensemble du territoire de la MRC de L’Assomption, Yanick St-Yves est impatient de rejoindre le quartier de 3 millions de pieds carrés qui doit voir le jour dans la ville de L’Assomption et qui lui sera dédié. 

« Pour l’instant, notre laboratoire est à Repentigny. Mais nous avons hâte de pouvoir nous installer dans ce quartier. Tout le monde va être à la même place. Les producteurs vont pouvoir venir nous voir. On pourra leur montrer ce qu’on fait, ils pourront manipuler nos produits. Je crois que démystifier les nouvelles technologies est une petite chose qui va faire pencher la balance », avoue-t-il.

Un autre quartier qui concentrera davantage d'entreprises œuvrant dans l’agtech doit aussi voir le jour à Repentigny. Il couvrira 500 000 pieds carrés industriels et 12,8 hectares agricoles.

Jusqu’à maintenant, la Zone Agtech a apporté à Alliance Solutions son réseau de contacts et notamment un contrat avec Vertiberry, qui cultive des fraises en serre, à la verticale. La Zone est également à l’affût de tout programme gouvernemental qui permettrait aux entreprises du domaine d’aller de l’avant.

« On croit tellement à la mission de la Zone Agtech, on est très enthousiastes. On pense que c’est bon pour le Québec», conclut Yanick St-Yves.

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